Dessinons l'avenir de l'humanité

Film documentaire

Entrevue exclusive avec les scientifiques Hubert Reeves et David Suzuki. Présentée au Jardin botanique de Montréal dans le cadre de l'exposition 1000 jours pour la planète / Camp de base. Production : Espace pour la vie.

Je ne vais pas sauver le monde, mais je veux être capable de dire honnêtement que j'ai fait de mon mieux. David Suzuki

Reeves Suzuki & Nous

Pendant 99% de l'histoire de l'humanité, l'humain savait qu'il faisait partie de la nature. Qu'il dépendait de la nature pour son bien-être. Les gens vénéraient la nature, ils appelaient la Terre « notre mère ». Et nous avions plusieurs rituels et célébrations pour reconnaître que nous dépendions de la Terre.

Dans le passé on parlait de la nature et ça nous parlait mais le mot nature n'est pas assez vaste ! La biodiversité c'est la nature et tout ce qu'il y a autour ! C'est une énorme interdépendance de toutes les espèces animales et végétales avec la terre, le sol, l'air... Et on a découvert jusqu'à quel point tout cela doit être conservé et comme tout est indispensable pour demeurer en bonne santé.

C'est le réseau des êtres vivants qui capture le carbone de l'atmosphère et libère l'oxygène en retour. Sans cet échange nous n'existerions pas, et ce sont tous les végétaux de la planète qui font cet échange pour nous. Ce sont les êtres vivants dans le sol qui, lorsqu'il pleut, filtrent l'eau... À Vancouver, les habitants obtiennent leur eau de trois bassins versants entourés de forêts anciennes. Ce sont les racines des arbres, les champignons et les bactéries du sol qui filtrent l'eau. Il n'y a rien à faire, simplement boire l'eau filtrée par la vie !

Inde

Puis on pense à l'énergie dans notre corps... L'énergie chimique, c'est la lumière du soleil qui est capturée par les plantes grâce à la photosynthèse. Puis, nous mangeons les plantes, ou les animaux qui mangent des plantes, et nous entreposons cette énergie. Notre capacité à bouger, à grandir, à nous reproduire, tout ça est possible parce que la vie capture l'énergie du soleil et nous la donne. Quand on y pense, le réseau du vivant nous fournit l'air qu'on respire, l'eau que l'on boit, la nourriture que nous mangeons, le sol où elle pousse, et l'énergie dont notre corps a besoin. Nous dépendons du reste de la création pour ça. Et maintenant, nous brisons le réseau du vivant, notre survie, notre bien-être...

 Dessinons l'avenir de l'humanité

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Jusqu'ici on voyait les êtres humains d'un côté et les animaux de l'autre. Aujourd'hui on réalise qu'on est tous dans le même bateau, qu'on dépend tous des uns, des autres. Nous sommes obligés de prendre soin de la nature et surtout ne pas chercher à la dominer. Jusqu'ici, la nature c'était ce qu'on domine. Même dans la bible « établissez votre empire sur tous les êtres vivants ». Aujourd'hui on se rend compte qu'aussi longtemps qu'on essaiera de dominer la nature, on sera menacé.

Un exemple de rapport non harmonieux, c'est celui qu'on a avec les poissons. Aujourd'hui nous avons des techniques de pêche tellement complexe, tellement efficace, tellement productive que nous pêchons deux fois plus de poissons qu'il ne s'en reproduit naturellement. Ça s'appelle un rapport non durable. On doit avoir en vue de pêcher de telle façon qu'on ne diminue pas la quantité totale de poissons qui se reproduisent. Là-dessus on n’a pas de contrôle, mais si on ne diminue pas la quantité de poisson péchés de façon très rapide, il est évident que l'on va arriver à vider les océans et nous n'aurons plus la nourriture qu'il nous faut ! La question de savoir qu'est ce qu'on va manger dans trente ans est une question grave aujourd'hui.

Pêche industrielle

Notre déplacement vers les villes a provoqué une rupture fondamentale. Dans une ville, notre plus grande priorité est notre travail. Nous avons besoin de gagner de l'argent pour acheter les choses que l'on veut. L'économie devient alors notre plus grande priorité. Et maintenant que l'argent n'est plus connecté à rien, l'argent n'est que de l'argent, on l'imprime, on l'échange et on obtient des biens, nous ne réalisons pas que l'économie même est construite sur la biosphère. C'est ce que nous obtenons de la biosphère, c'est l'air que nous utilisons, l'eau, les ressources... Quand nous achetons une voiture ou un ordinateur, on ne se dit pas : « Hé, il y a beaucoup de métal dans cette voiture ! ». L'extraction minière est l'une de nos activités les plus destructrices. On ne se demande pas d'où viennent les métaux de cette voiture ou de cet ordinateur. On veut une Toyota, un Sony, ou quoi encore et on l'achète.

La mondialisation cache l'impact de notre mode de vie urbain sur le reste de la planète. Ainsi nous ne voyons pas l'impact social ou écologique. L'accent est mis entièrement sur l'économie et nous avons oublié que nous faisons partie du monde naturel, que nous sommes encore des animaux. Et en tant qu'animal, nous avons besoin d'air propre, d'eau propre, d'un sol propre, d'énergie propre. Quand on ne sait pas cela, que faisons-nous ? Nous rejetons nos produits chimiques dans l'air, l'eau et le sol, comme si cela n'allait pas nous affecter !

Préhistoire

Il faut remonter jusqu'à 100 000 ans dans le passé quand on veut retrouver l'histoire des rapports houleux entre les humains et la biodiversité. C'est le moment où les humains apparaissent sur la terre en Afrique et qu'ils émigrent hors du territoire africain. À partir de là, commence des pérégrinations durant lesquels les humains essayent de s'installer dans des conditions difficiles. Il faut dire que la vie n'était pas facile à cette période. Les hommes qui vivaient parmi les ours et les bêtes féroces devaient se protéger, ils n'avaient pas d'armes pour se protéger. Si les êtres humains n'avaient pas eu leur intelligence, ce n'était pas sûr qu'ils s'en sortent ! On peut comprendre que durant la préhistoire, les êtres humains se soient servis de leur outil qui est l'intelligence. L'homme a d'abord pensé à se protéger, à manger, à faire des armes et des pièges... Grâce à son intelligence, l'homme a réussi à survivre, mais maintenant l'intelligence menace la survie de l'humanité.

Guerre Froide

Un exemple simple qu'on oublie souvent est la guerre froide entre 1950 et 1980 opposant les USA et la Russie. Cette terreur nucléaire est une période où ces deux grandes nations s'affrontaient avec 5000 mégatonnes de bombes nucléaires. Et nous sommes passé à plusieurs reprises à deux doigts d'avoir une guerre nucléaire qui aurait pu éliminer l'humanité. Et ça doit nous rappeler que l'humanité peut disparaître !

Heureusement, on est passé au travers de la guerre nucléaire. Mais aujourd'hui nous nous apercevons que notre intelligence nous menace encore une fois au travers de la vitesse avec laquelle nous pouvons couper les arbres, épuiser les sols, épuiser la mer, éroder la biodiversité. L'intelligence n'est pas nécessairement un cadeau, ça peut être aussi un cadeau empoisonné. Si nous la gérons mal, elle peut nous détruire de la même façon que notre intelligence nous a permis de survivre. Il est important de voir qu'au cours de l'histoire de l'humanité, l'intelligence a changé de rôle. Ce qui nous a permis de survivre il y a 50 000 ou 100 000 ans, aujourd'hui nous menace, nous et nos enfants.

Ciel étoilé

Tokyo

L'élément déterminant est que nous nous battrons seulement pour sauver ce que nous aimons. Et le danger aujourd'hui, c'est que, de toute l'histoire de l'humanité, la nouvelle génération que nous éduquons est celle qui passe le moins de temps à l’extérieur.

Comment des enfants qui grandissent confinés à un environnement créé par les humains pourraient-ils tomber en amour avec la nature ? David Suzuki

Enfants indiens

Certaines personnes vivent dans des tours à logements climatisés. Le matin, ils prennent l’ascenseur, descendent au sous-sol, entrent dans leurs voitures climatisées et roulent jusqu'au sous-sol d'immeubles commerciaux climatisés. Ces bâtiments sont reliés par des tunnels à des magasins et des restaurants. Ces gens-là disent « Nous n'avons pas besoin de sortir à l'extérieur pendant des semaines ». C'est le genre de monde que l'on a créé ! Comment pouvons-nous nous battre pour la survie de la forêt boréale, de la forêt amazonienne ou des océans si on s'en fiche ?

La nature est merveilleuse lorsqu'on y pense ! L'air est produit par les plantes, les insectes sont fabuleux... Il y a tant de choses dont on peut tomber amoureux. Les enfants savent ce que ça signifie lorsqu'on dit qu'il faut aimer la nature, mais il faut plus qu'aimer la nature, il faut la respecter, la célébrer, la vénérer... Nous faisons partie de la nature et merci, Mère Nature, de nous permettre de vivre comme nous le faisons.

Femmes Indiennes

David Suzuki

Je n'ai pas d'illusions, je ne suis qu'une personne, je ne vais pas sauver le monde. Je ne vais pas forcer les gens à changer. Mon plus grand souhait est que, sur mon lit de mort, je puisse regarder chacun de mes petits-enfants et dire : « J'ai fait de mon mieux. » C'est tout ce qu'on peut faire. On essaie. David Suzuki

Aujourd'hui nous nous comportons comme si l'argent et les biens matériels étaient ce qui importe le plus. Et ça n'est pas le cas ! Ce sont les relations que nous avons avec les gens et ce que nous faisons ensemble. Il faut vraiment nous débarrasser de cette idée que d'avoir plus de choses ou d'argent est ce qui nous rend plus grands, plus importants que les autres. L'essentiel c'est notre amour des gens.

Arrêtons de célébrer les morts, célébrons la nature ! Lorsque les myrtilles sons mûrs... Célébrons ! Lorsque les fleurs éclosent... Célébrons ! Arrêtons de nous célébrer nous-mêmes, mais célébrons les vraies choses qui nous gardent en vie ! Célébrons le soleil, la lune... Nous avons besoin de voir que nous faisons partie d'un système beaucoup plus vaste.

Indiens

Hubert Reeves

Je trouve que ce serait vraiment dommage si l'humanité disparaissait de la terre. Parce que l'humanité n'a pas apporté que des bêtises, elle a aussi apporté de très bonnes choses comme la science, comme l'art, la compassion, la médecine... Hubert Reeves

Je pense que c'est important de faire savoir aux gens que ce n'est pas une situation désespérée, qu'il y a des choses qui se font, qu'il y a des mouvements de protection de la nature un peu partout. Et tout ça nait d'une prise de conscience, du fait que la situation est grave.

Nous devons comprendre que ce sont tous les autres êtres vivants qui rendent la planète habitable et saine pour nous. Il faut donc respecter tous les organismes, et spécialement les habitats où ils vivent.

Nous devons prendre soin de notre terre comme on prend soin de chez soi !

pingouin

« Suivez votre cœur. Parce que si vous faites ce que vous aimez, vous le ferez très bien. » David Suzuki

L'environnementaliste n'est pas une spécialité, une discipline ou un secteur. C'est simplement une façon de voir le monde. Que vous soyez un artiste ou un musicien, un mécanicien, un plombier, un professeur ou un médecin... On veut que tout le monde fasse tout d'une manière verte, peu importe ce que c'est. Alors suivez votre cœur, mais soyez conscient que nous faisons partie d'un système plus vaste. Et quoi que nous fassions, nous ne voulons pas perturber l'air, l'eau, le sol, etc. C'est également important de tomber amoureux de la nature, sortir dehors, sortir de sa voiture...

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Enfants dans la nature

Remerciements

Production

Espace pour la vie

Création

Vous êtes ici
Écrit, réalisé et monté par : K

Musique

« Ooh Belle! »
The Barr Brothers / Secret City Publishing / Secret City Record

« Lumière »
François Jolin / Eon Sounds

« Instrumental MK »
Mamoru Kobayakawa / Breakglass

Pour tous les crédits, voir le générique du film.

Images

Avec la généreuse participation de ces 25 photographes et réalisateurs VIMEO.

Glimpses of Summer
Jüri Krustok, Tallinn / Estonia
staff.ttu.ee/~krustok

Rain, Waves, Mist, Moss
The Island of the Gods
Wandering North
Marty Mellway / Canada
mmellway.wix.com/photography

Human Nature
Enrico Trippa / Germany
enricotrippa.com

The Fish Market At The Center Of The World
Niklas Kristensson / Sweden
niklaskristensson.com

The Fish Market - Venice, Italy
Kayla Spelling / Italy
kaylaspelling.com

Trap Boat Fishing for Scup
Onne van der Wal Photography Gallery / USA
vanderwal.com

Bikpela Bagarap (Big Damage)
David Fedele / Australia
david-fedele.com

The Most Beautiful Week of Japan
Takaaki Murata / Japan

Mapungubwe
Green Renaissance / South Africa
greenrenaissance.co.za

Out of Africa
Iceland
Arthur Machado / Brazil
arthurmachado.org

Marion Island - Nostalgia
Thomas Otto Whitehead / South Africa
thewildisee.blogspot.com

Lights back on the Tokyo Tower
darwinfish105 / Japan
darwinfish105.blogspot.ca/

Life Calls Out to us
Ogun Caglayan / Turquie

OM of Spring
Rens Smittenaar /Holland (ça prend un espace avant le mot Holland)

Winter Dream
Dragos Botezat / Romania

Washinton DC Snow Strom
Nathan Golon and Jordan Gantz / USA
nathangolon.com - jordangantz.com

100,000 Starlings
Mark Rigler / England
markrigler.co.uk

The War of the Worlds
Rafael Asquith Moreno / Spain
asquith.es

Okavango Delta
Christian Goers / USA
flickr.com/photos/webgoers

PATAGONIA - ARGENTINA
Ignacio Leonardi / Argentina
ignacioleonardi.com.ar

Sahara Wonderland
Dennis Stauffer / Switzerland
zoomion.ch

Drifters of the deep
Eugenia Loli / USA
eugenia.queru.com

Expression of India
Ucapan Aidiladha
Saiful Nang / Malaysia
candidsyndrome.com

Trafic in Frenetic HCMC, Vietnam!
Robert Whitworth / Malaysia
robwhitworth.co.uk

My fathers Garden
Mirko Fiaenza / Italy
faienzamirko.com

Voyage
Marco Aslan / Brazil
marcoaslan.com

Midnight sun / Iceland
Joe Capra / USA
scientifantastic.com

Remerciements spéciaux à

Manon Dubois Crôteau
Karel Mayrand
Nicolas Reeves

Hubert Reeves

Astrophysicien, communicateur scientifique.

Son site internet www.hubertreeves.info

Hubert Reeves

David Suzuki

Généticien, communicateur scientifique, environnementaliste.

Son site internet www.davidsuzuki.org

David Suzuki

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Mots-clés: video, film documentaire, interview, philosophie, david suzuki, hubert reeves, humanité, nature

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Le realisateur de documentaire Guillaume Bodin au domaine de la soufrandiere à vinzelles Guillaume Bodin

Je voulais devenir vigneron en biodynamie mais les traitements chimiques ont tout remis en question. Je me suis reconverti dans le documentaire.

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