Mouton 2.0 - La puce à l'oreille
Ce documentaire retrace le parcours d’éleveurs ovins résistant à l’industrialisation de leur métier qui se battent notamment contre l'obligation de pucer leurs moutons.
La modernisation de l’agriculture d’après guerre portée au nom de la science et du progrès ne s’est pas imposée sans résistances. L’élevage ovin, jusque là épargné commence à ressentir les premiers soubresaut d’une volonté d’industrialisation.
Depuis peu une nouvelle obligation oblige les éleveurs ovins à puçer électroniquement leurs bêtes. Ils doivent désormais mettre une puce RFID, véritable petit mouchard électronique, pour identifier leurs animaux à la place de l’habituel boucle d’oreille ou du tatouage.
Derrière la puce RFID, ses ordinateurs et ses machines il y a tout un monde qui se meurt, celui de la paysannerie. Dans le monde machine, l’animal n’est plus qu’une usine à viande et l’éleveur un simple exécutant au service de l’industrie. Pourtant certains d’entre eux s’opposent à tout cela...
« L'idée que ce que l'homme inflige aux animaux, il se l'inflige à lui même (ou ne tarde pas à le faire), cette idée souvent repoussée avec mépris comme pure sensiblerie est en fait profondément raisonnable puisqu’elle ne fait qu’exprimer ceci, qui pour être un sentiment n’en est pas moins rationnel.
Ce que l’homme fait de la nature et la façon dont il le fait, c’est à dire la sorte de relation qu’il entretient avec elle, est l’exacte mesure de son humanisation.
Et comme passé un certain seuil, celui que ne pouvaient franchir les anciennes exploitations familiales, la taille des surface à travailler impose la mécanisation et la gestion informatique, la taille des mégalopoles impose l’agriculture industrielle, sa production de masse, ses poisons etc.
C’est pour que les employés urbains solitaires et malades, puissent consommer des divertissements de masse que les paysans devenus « agents économiques » et « partenaires de l’agroindustrie » sont transformés en conducteur d’engins obéissants à des ordinateurs »
Remarques sur l'agriculture génétiquement modifiée et la dégradation des espèces - Encyclopédie des Nuisances, 1999.
« Que les experts des risques industriels et les gestionnaires des crises sanitaires continuent de mesurer ce qu’ils veulent et de gesticuler dans tout les sens si ça leur chante. Mais qu’ils ne viennent pas nous emmerder. Nous ne voulons pas de leur monde industriel. Ce que l’agriculture industrielle a détruit, empoisonnée, nous n’y sommes pour rien. Nous ne sommes pas des producteurs de viande. Nous sommes des éleveurs. Nous vivons avec des bêtes. Leur compagnie nous est indispensable. Nous travaillons avec elles et pour elles. Elles nous reconnaissent, nous font confiance. Elles s'attachent à nous autant que nous à elles. Ce ne sont ni des choses ni des machines à produire... »
Antoine Brégeon, éleveur - Extrait des prises de position sur le refus de puces les animaux Collectif « Faut pas pucer »
En savoir plus
Site internet du film
Les liens du site ne fonctionnent malheureusement pas actuellement (juillet 2015), peut être que ça reviendra.
À la réalisation
Florian POURCHI
- Administrateur au sein de Synaps Collectif Audiovisuel structure de production et diffusion alternative.
- Opérateur de prises de vues de formation il a coréalisé en 2010 « Paso una Abeja » (Une abeille passe), un documentaire de 52 minutes sur l’apiculture en Uruguay.
- En 2011 en tant que web-reporter pour La Télé Libre il co-réalise « Tu ne Squatteras point » un web documentaire de 26 minutes sur mal logement.
Antoine COSTA
- Signe ici son premier documentaire.
Licence
Creative Commons, BY-NC-ND 2011/2012
Mots-clés: film documentaire, mouton, eleveurs, france, puce electronique, brebis, florian pourchi, antoine costa, synaps audiovisuel