La cristallisation sensible - Christian Marcel
Un bel exemple de cristallisation sensible © Christian Marcel
Suite à mon passage chez Alain Déjean qui travaille avec le soufre volcanique (cf : Le soufre dans le vin), il me paraissait important de vous présenter une manière alternative permettant de connaître les qualités énergétiques que dégage un produit. Je vais vous montrer les différences d’énergie que présentent les mêmes vins mais sulfités avec du soufre d'origine chimique et volcanique grâce aux cristallisations sensibles réalisées par Christian Marcel pour l'association Dynamis (Alain Déjean).
Qu'est-ce que la cristallisation sensible ?
La cristallisation sensible telle qu'on la connaît aujourd'hui a été développée par Ehrenfried Pfeiffer après la conférence sur l'agriculture biodynamique donnée par Rudolf Steiner lors de la Pentecôte 1924. Pfeiffer fut l'un des premiers à réaliser des essais suivant les préceptes de Steiner, il cherchait un moyen de révéler les forces formatives induites par la pratique de la biodynamie qui compléterait les autres analyses déjà utilisées. Rudolf Steiner lui suggéra alors de dissoudre les substances dans des solutions de sels et de les révéler par évaporation des liquides. Et c'est ainsi que Pfeiffer arriva à la méthode de la cristallisation sensible.
Dans le cas du vin les images de cristallisation permettent de décrire les principales caractéristiques d'un vin, ces qualités gustatives, ces principaux cépages, la nature du terroir et les maladies que la vigne ou le vin ont put subir. Pour lire une cristallisation il faut beaucoup d'expérience avant de comprendre toutes les significations.
Cette méthode ne se limite pas uniquement au vin, on la retrouve dans toute la production alimentaire, elle permet notamment de mettre en évidence l'impact des additifs alimentaires et le constat est consternant.
Le principe de base pour obtenir une cristallisation est de prendre une solution de chlorure de cuivre et d'y ajouter une solution d'un extrait organique ou minéral obtenu par filtration après saturation dans de l'eau pure. La cristallisation est obtenue par évaporation dans des étuves qui peuvent différer d'un labo à l'autre.
Pour plus d'informations sur la cristallisation sensible je vous invite à visiter le site internet de Christian Marcel ou d'acheter son très bon livre : La Cristallisation Sensible. Margarethe Chapelle a également énormément travaillé sur cette méthode.
Une pétite étuve de Christian Marcel avec ces 15 lampes chauffantes © Guillaume Bodin
Les boites de Pétri permettant de révéler les cristallisations © Guillaume Bodin
Impact de la provenance du soufre dans le vin
L'essai mettant en évidence l'impact du soufre sur le vin a été réalisé sur un vin rouge de provenance biodynamique du réseau Dynamis.
Cristallisation d'un vin rouge sans soufre ajouté © Christian Marcel
Ce témoin met bien en évidence la présence d'un seul centre avec deux vacuoles symétriques bien distinctes à proximité du centre. La zone périphérique un peu plus claire indique que l'on est en présence d'un vin robuste aux tanins fins.
Le même vin avec du soufre volcanique dosé fortement © Christian Marcel
La volonté de doser fortement le soufre volcanique est de se rendre compte si l'effet déstructurant se manifeste mais visuellement pas de problème.
Nous avons un seul centre avec ces deux vacuoles encore mieux définies mais cette fois-ci un peu asymétrique. La texture reste riche même si on a perdu un peu de force formatrice sur le bas de la cristallisation (présence de branches)
Le même vin avec du soufre liquide à dose moyenne © Christian Marcel
Sur cet échantillon il y a toujours un seul centre mais sa définition est approximative, on n'a qu'une très petite vacuole mal définie sur la droite du centre. On garde une bonne structure même si elle paraît un peu plus brouillonne que sur l'échantillon précédent.
Le même vin avec du soufre pastille à dose classique © Christian Marcel
Cet échantillon présente tout de suite une déstructuration importante liée au dédoublement du centre. On remarque également que ces deux centres ne sont pas très bien définis et ne présentent pas de vacuoles distinctes. La texture générale reste convenable.
Conclusion
On se rend compte visuellement que dès l'ajout du soufre on a une modification de la structure de la cristallisation et que le soufre chimique déstructure plus le vin que le soufre volcanique. L'utilisation de pastille de soufre a une conséquence assez désastreuse sur l'énergie du vin et on peut rapidement imaginer que les qualités gustatives peuvent s'en trouver diminué.
Mais attention nous ne pouvons pas tirer de conclusion faisant l'unanimité au travers de ces images, les analyses classiques amènent également un certain poids dans la lecture de ces images.
Je reste persuadé que le soufre volcanique reste la meilleure façon de ne pas être malade et de conserver le maximum de qualité dans les vins mais je ne pourrais pas me prononcer sur la réelle efficacité du soufre volcanique sans avoir gouté plusieurs vins de différents domaines travaillant avec ce type de soufre.
Guillaume Bodin
Mots-clés: vin