Le bien public | 16 avril 2011
Marie Protet du journal Bourguignon "Le Bien Public" a publié un article sur le film dans l'édition du samedi 16 avril 2011.
La biodynamie sur grand écran
Thibault Liger-Belair, viticulteur à Nuits-Saint-Georges, accorde une grande importance aux fûts. En bon biodynamiste, il choisit lui-même le bois qui sera utilisé pour les fabriquer. Photo GB
Pendant un an, caméra à l'épaule, Guillaume Bodin a parcouru plusieurs domaines dans le but d’expliquer la culture en biodynamie. Le documentaire a été projeté jeudi à Beaune.
Projections. Deux nouvelles projections du film auront lieu au Cap’Cinéma de Beaune les 18 et 19 avril, à 13 h 45. Financement. Au total, le documentaire aura coûté plus de 28 000 € à son réalisateur, Guillaume Bodin.
Sans expérience ni grandes connaissances en terme de tournage, Guillaume Bodin s’est lancé un défi incroyable : tourner un documentaire sur la culture en biodynamie. De janvier 2010 à janvier 2011, pour réaliser La Clef des terroirs, le jeune homme a rencontré une trentaine de professionnels, étant pour l'essentiel des vignerons convertis à ce mode de production atypique. « C’est une agriculture biologique plus poussée, avec l’utilisation de produits naturels et l’ambition de limiter les doses de soufre et de cuivre, par exemple. C’est quelque chose de très complexe », confie le réalisateur.
À la rencontre des domaines
Pour dégrossir le sujet et apporter des premiers éléments de réponse, Guillaume Bodin s’est immergé dans le quotidien de viticulteurs convertis à la biodynamie, comme les Bret Brothers à Vinzelles en Saône-et-Loire, Sylvain Loichet à Chorey-les-Beaune ou encore Aubert de Villaine à Vosne-Romanée. « Avant de leur demander de faire partie de l'aventure, j’ai goûté leurs vins. Ce sont tous des vins de qualité. » Ainsi, il s’est rendu dans le domaine de Thibault Liger-Belair à Nuits-Saint-Georges. « Pendant un an, il est venu me rendre visite environ tous les trois mois, en mettant l'accent sur l’élevage en fût et la vinification », précise le viticulteur.
Communiquer sur la biodynamie
Pour Guillaume Bodin, ce film est d’abord un outil de communication. « Je suis parti en Nouvelle-Zélande et je me suis rendu compte que, là-bas, beaucoup de domaines ont adopté la biodynamie. En France, on est franchement à la traîne. J’ai voulu donner une première approche de la biodynamie et, surtout, permettre aux vignerons de communiquer à ce sujet. » Ce que Thibault Liger-Belair confirme : « Je vais me servir des images tournées dans mon domaine pour faire un petit film de présentation. C’est un très beau projet qui démystifie la biodynamie et qui vulgarise cette pratique que beaucoup critiquent ».
Pourtant, quand Guillaume Bodin se lance dans l’aventure, loin de lui l’idée de distribuer le film sur grand écran. « Au départ, je voulais juste en faire un petit DVD, et puis je me suis pris au jeu ». Et le résultat semble plutôt plaire. Guillaume Bodin a été félicité par de nombreux professionnels. Même les acteurs qui ont suivi le projet de près sont surpris : « Pour être franc, je ne m'attendais pas à un tel résultat, il a fait un travail remarquable et très professionnel », confie Thibault Liger-Belair.