Le problème des pesticides sur grand écran
Ce soir, à 20H45, le documentaire Insecticide Mon Amour sera projeté au Majestic. Le réalisateur Guillaume Bodin sera présent.
Pouvez-vous vous présenter ?
J'ai fait des études dans le vin et je suis devenu ouvrier agricole. J'ai travaillé pendant dix ans dans les vignes en Saône-et-Loire (et aussi un peu à l'étranger), puis j'ai commencé à tourner un documentaire sur l'agriculture biodynamique, La Clef des Terroirs, qui est sorti au cinéma en 2011. Je suis ensuite retourné dans les vignes en 2012-2013, au moment où la flavescence dorée est apparue. On a obligé tous les vignerons à traiter. J'ai eu des saignements de nez, des maux de tête et en même temps, j'ai commencé à me renseigner sur ces traitements. Lorsqu'Emmanuel Giboulot*, un bon ami, a refusé le traitement, j'ai repris la caméra.
De quoi parle votre film ?
Le film parle du problème des insecticides en viticulture et plus largement en agriculture. De tous les pesticides utilisés, notamment les néonicotinoïdes, les tueurs d'abeilles. J'élargis donc mon investigation sur le plan de la biodiversité, de l'environnement. Je suis allé à la rencontre de professionnels, en Saône-et-Loire, en France et à l'étranger. Certains n'ont pas voulu me recevoir, dont beaucoup de personne de l'administration. À travers ce documentaire, j'ai essayé de donner des pistes de réflexion, de travail.
Quel message souhaitez-vous faire passer à travers ce film ?
Je cherche à informer. C'est un constat sur l'agriculture, qui présente aussi des solutions, car il en existe ! Sur les 80 à 90 séances que j'ai accompagnées, l'accueil est très bon, c'est un film qui amène le débat, les spectateurs sont dans l'ensemble toujours intéressés.
Axelle Munich (CLP)
*Emmanuel Giboulot, viticulteur bio de Côte-d'Or, avait été condamné en 2014 à une amende pour avoir refusé de traiter ses vignes contre la maladie de la flavescence dorée. Il a été relaxé quelques mois plus tard.
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