Un documentaire zéro phyto 100% optimiste
Un article paru dans le Républicain Lorrain du Vendredi 13 octobre 2017 dans l'édition de Sarrebourg Château-Salins.
Zéro phyto 100% bio, le documentaire de Guillaume Bodin, parle par l'exemple de villes sans pesticides et de cantines bio. Le 18 octobre, à 17H30, il sera projeté au Cinéma CinéSar en avant-première, avec son réalisateur.
"Nourir c'est aimer !" résume Édouard Chaulet, maire de Barjac (Gard). Son témoignage emblématique, ainsi que quantité d'autres, alimentent le documentaire de Guillaume Bodin, Zéro Phyto 100% Bio. Pour se passer de pesticides dans les villes et nourrir les enfants dans des cantines bios, des solutions concrètes existent. Dans son documentaire, projeté ce mercredi 18 octobre à 17H30 à CinéSar, et en sa présence, le réalisateur part à la rencontre de ces gens qui améliorent leur monde.
Quelle est la genèse de "Zéro Phyto 100% Bio" ?
Guillaume Bodin : "Zéro Phyto 100% Bio est une initiative des associations Générations Futures, Bio Consom'acteurs et Agir Pour l'Environnement qui souhaitaient promouvoir les initiatives autour des cantines bio et l'arrêt des pesticides en ville. Ils m'ont demandé de réaliser quelques vidéos pour internet et je leur ai proposé de faire un documentaire à destination du cinéma."
Lors de votre enquête, qu'est-ce qui vous a le plus surpris/satisfait ?
"À partir du moment où l'on s'engage dans une démarche, on trouve automatiquement tous les moyens pour réussir ! Que ce soit le bio en restauration collective ou l'arrêt des pesticides en ville, il faut vraiment repenser globalement la manière d'appréhender le sujet pour que ça ne coûte pas plus cher et que ce ne soit pas plus pénible."
Le bio en restauration collective n'est donc pas nécessairement plus cher qu'une restauration "traditionnelle" ?
"Ce n'est pas forcément plus cher à partir du moment où l'on repense l'ensemble du travail et de l'approvisionnement, si l'on fait de l'éducation gustative aux enfants avec un réel accompagnement. Certains légumes sont peu chers à des saisons de l'année so l'on se fournit en direct aurpès des producteurs ou d'une légumerie qui nettoie un peu les légumes. Ensuite, il faut savoir les cuisiner et s'assurer que tous les enfatns goûtent. La différence de prix sur la matière première est souvent de quelques centimes. Le travail peut être plus important mais autant qu'une restauration dite "traditionnelle" qui souhaite faire bien à manger aux enfants."
Fin janvier, l'article de la loi Égalité et Citoyenneté qui obligeait la restauration collective publique à introduire au moins 20% d'alimentation bio a été supprimé. Pensez-vous, comme l'un des interviewés, que seule une mobilisation citoyenne peut faire avancer la cause du bio en restauration collective ?
"Aujourd'hui il nous reste la solution de la mobilisation citoyenne pour faire avancer cette cause. Toutefois, nous pouvons toujours espérer qu'un(e) député(e) reprenne le projet de loi et le porte aussi bien que Brigitte Allain a pu le faire sur son mandat et évidemment les choses avanceraient bien plus vite, à l'image de la loi Labbé interdisant l'utilisation de pesticides dans l'entretien des espaces verts et des voiries depuis le 1er janvier 2017 !"
À Sarrebourg, la Ville se passe de phytosanitaires depuis longtemps et pratique la fauche tardive. Quels arguments, tirés des exemples de votre documentaire, pourriez-vous lui soumettre pour qu'elle propose une cantine bio ?
Il faut que cela rentre dans une réflexion globale. D'abord, le bio n'est pas trop cher. On peut faire des économies en diminuant le gaspillage. Dans un exemple du documentaire celui-ci passe de 147 g à 30 g par assiette. On peut aussi proposer régulièrement des plats moins carnés, onéreux. Le personnel sera plus heureux : il est plus satisfaisant de cuisiner de bons repas que de réaliser des assemblages. Mais rien qu'en incitant les agriculteurs locaux, en leur achetant des produits certifiés bios pour nourrir les enfants, les seniors et même le personnel des collectivités, l'impact induit de cette transformation peut permettre de faire des économies d'échelle que nous n'aurions même pas imaginé, sans compter sur les bienfaits pour l'environnement !"
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