Un deuxième vigneron bio poursuivi en justice pour avoir refusé de polluer
Bis repetita. Après « l’affaire Emmanuel Giboulot » – un vigneron poursuivi en justice pour avoir refusé de traiter son vignoble avec un insecticide – un autre vigneron bio, Thibault Liger-Belair, est convoqué au tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône (Rhône) le 19 mai prochain. Son délit ? « Refus d’effectuer les mesures de protection des végétaux contre les organismes nuisibles en l’espèce : lutte insecticide contre le vecteur de la flavescence dorée », selon la convocation consultée par Basta !.
Thibault Liger-Belair est vigneron à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or) et à Moulin-à-Vent dans le Beaujolais. La particularité de l’appellation Moulin-à-Vent est qu’elle se trouve sur deux départements : le Rhône et la Saône-et-Loire. En 2013, un arrêté préfectoral impose trois traitements aux pesticides dans les vignobles de Saône-et-Loire, mais pas dans le Rhône. Une route traverse les vignes de Thibault Liger-Belair : d’un côté, les vignes qui doivent être traitées, selon l’arrêté préfectoral, de l’autre, celles qui échappent aux insecticides parce que le département n’oblige pas au traitement. « C’est une délimitation purement administrative, et non agronomique », confie-t-il à Basta !. « Quand une loi est mal faite, cela ne nous pousse pas à la suivre. On ne peut pas prendre une carte et tirer un trait rouge, sans se préoccuper des limites du vignoble. Qu’on veuille protéger nos vignobles, oui, mais qu’on le fasse intelligemment et de manière mesurée », argue le vigneron.
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