Le risque des pesticides à travers un film
C'est une salle motivée pour un débat sur les effets des produits chimiques - sur l'alimentation et le vin - qui s'est illustré suite à la projection du film Insecticide Mon Amour diffusé par l'association E-Ki-Lbre à l'Éden. Car face à la complexité du traitement des produits alimentaires, la vigilance de chacun est recommandée.
"Le retour au vivant" reste la plus grande sécurité, prône Laurence Camilleri, Femme semencière du jardin "Semons le cœur du monde", qui a eu à cœur d'organiser cette rencontre afin d'informer les consommateurs, comme les producteurs, du risque des pesticides.
Nous avons envie (...) de produits sains que nous donne la nature sans artifices (...)
Le documentaire de Guillaume Bodin est riche d'informations. Il montre une belle région, la Bourgogne, un océan de vignes sans diversité, où prend place la flavescence dorée.
Faut-il pour autant empoisonner les champs, les écoles environnantes, pour traiter cet insecte avec des produits toxiques dont certains sont "issus des gaz de combat" ? Rares sont les personnes comme Emmanuel Giboulot, viticulteur bio, qui refuse de traiter ses vignes pour le respect de la vie... Grâce à sa résistance, le débat s'est ouvert. Amiante et pesticides, même combat !
Épargner l'environnement = tous gagnants !
Sur la scène de l'Éden, Laurence Berlemont, œnologue, expliquait la difficulté aussi le bonheur de cultiver bio. D'ailleurs, Jacqueline Guichot, pharmacienne qui a converti ses vignes en biodynamie, voit bien la différence : "Je vais dans le champ avec ma petite bêche pour gratter, ressens l'odeur de la terre, je retrouve le sens de la vie !"
Pour Philippe Keller, apiculteur de Ceyreste, cette culture sans pesticides le rapproche de la spiritualité. Claire Chanut, qui porte le mouvement des Femmes semencières depuis la création en 2011 à la demande de Pierre Rabhi, n'épargnait pas les OGM : "Une plante pesticide conçue pour produire ou tolérer les pesticides sans mourir".
Et Laurence de conclure : "Nous avons envie de saveurs et des produits sains que nous donne la nature sans artifices, que nos enfants respirent la pleine santé grâce à cette nature préservée...".
La sagesse aujourd'hui est de privilégier les "circuits courts". La Ciotat débute en ce domaine. Après le marché du samedi matin sur le port, le jeudi après-midi est lancé place Jean-Jaurès... Mais ce sont aussi les petits producteurs qu'il faut encourager à exister !
Christiane HUOT pour La Provence du mardi 31 mai 2016
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