Daniel, le boulanger qui réinventa son métier pour se libérer
À 24 ans Daniel Testard, alors ouvrier boulanger, se pose beaucoup de question sur la réalité et le rythme de son métier. Pourquoi faire des baguettes à la chaîne ? Il arrête tout pour devenir assistant social pendant 7 ans tout en ayant toujours au fond de lui même une grande envie de faire du pain son quotidien ! Il repense son métier, les méthodes de travail, de panification, travailler à nouveau avec le levain naturel... Pour lui les boulangeries modernes ressemblent à des Goulags où les ouvriers sont prisonniers car il n'est plus possible de s'y épanouir et ce qu'il cherchait depuis toujours c'était la liberté !
Un métier n'est pas là pour vous emprisonner mais pour vous rendre libre.
Il décide alors de reprendre la boulangerie de son enfance, là où il a commencé ! Mais différemment, il lui faut du temps pour faire de la musique, jardiner, vivre avec sa famille... Et paradoxalement à sa première expérience, le métier de boulanger indépendant lui offre ce temps et cette qualité de vie. Ce rythme de vie verticalisant qui fait sortir la tête du guidon et qui permet de mieux comprendre le sens de tous nos gestes quotidiens. La fermentation des levains et de la pâte dure au moins 18 heures mais il ne fait que deux fournées par semaine car son pain se conserve facilement plusieurs jours. Avec ses 700 pains produits par semaine pour nourrir 150 familles, cela représente peut-être de 300 à 500 consommateurs hebdomadaires.
Il n'est pas certifié en bio car il estime que c'est la chimie qui devrait prouver son innocuité aux consommateurs. Mais il récupère l’eau de pluie, qu’il filtre et incorpore aux farines de blé anciens, biologiques, qu’il se procure illégalement.
Pour libérer une grande partie de son temps, il a décidé de vendre son pain en autogestion c'est-à-dire que chaque client se sert et met l'argent dans la caisse sans contrôle. Il préfère croire en l'humain plutôt que de se préoccuper de l'argent au point de ne jamais compter la caisse tous les soirs, histoire de dormir sans aucun souci. Comme vendre le pain c'est autant de temps que de le fabriquer, il estime avoir diminué sa charge de travail par deux... Simplement !
L'avantage du système, c'est que personne n'est prisonnier de l'autre. Les gens peuvent venir quand ils veulent, même la nuit, même le lendemain, et moi, je peux être là ou pas là.
Et bien évidemment sa philosophie de vie va un peu plus loin, pourquoi travailler plus pour gagner plus, pour payer plus ? Daniel Testard a toujours refusé de s'agrandir et cela dure depuis 30 ans.
J'ai toujours résisté à l'idée que soit on augmente son chiffre d'affaires, soit on disparaît. Moi je suis resté avec le même chiffre d'affaires depuis le début, c'est-à-dire 2 jours de pain...
Un boulanger rêveur du Morbihan, une bien belle découverte offerte par Side Ways, une chouette web série.
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